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L’acoustique et la danse

mercredi 20 juin 2007, par ClementW

L’enseignement de la danse doit se faire dans des conditions assez strictes, définies par la loi et différents textes réglementaires. Nous aborderons ici uniquement les sujets relatifs à l’acoustique.

Plancher

Le décret no 92-193 du 27 février 1992 portant application de la loi no 89-468 du 10 juillet 1989 relative à l’enseignement de la danse spécifie dans son article 1er :

L’aire d’évolution des danseurs doit être peu glissante et en matériau lisse, souple, résistant et posé de manière homogène. Elle ne doit pas reposer directement sur un sol dur tel que le béton ou le carrelage. Lorsque l’aire d’évolution est constituée d’un parquet, les éléments utilisés doivent être produits à partir de bois ayant une structure et une cohésion de nature à éviter la formation d’échardes ou les ruptures.

La circulaire ministérielle [1] du 27 avril 1992 concernant ce décret N° 92-193 du 27 février 1992 stipule :

Les caractéristiques du sol des locaux d’enseignement de la danse revêtent une importance capitale sur laquelle il convient d’être particulièrement vigilant pour la préservation de la santé des élèves : les normes définies sont de nature à éviter toute atteinte aux articulations et au squelette - tels les tassements qu’entraîneraient des sauts sur un sol trop dur et doivent permettre de favoriser les évolutions sur une surface lisse sans être glissante.

À cet égard, le recours à la pose d’un parquet sur double lambourde répondant à des caractéristiques conformes aux prescriptions des clauses techniques figurant dans le document technique unifié (D.T.U.) n° 51-1, permet d’assurer, à l’heure actuelle, le maximum de garanties.

Dans l’état actuel de la réglementation, les planchers découplés par plots antivibratiles semblent tout indiqués car ils ne présentent aucun point dur. L’isolation acoustique produite par ces sols est un plus qui se revèle souvent indispensable.

Mise à jour du 25 juin 2009

Le décret 92-193 a été remplacé le 14 mars 2008 par l’article R462-1 du code de l’éducation :

Dans les salles de danse exploitées à des fins d’enseignement, l’aire d’évolution des danseurs est recouverte d’un matériau lisse, souple, résistant et posé de manière homogène la rendant peu glissante. Elle ne repose pas directement sur un sol dur tel que le béton ou le carrelage.
Lorsque l’aire d’évolution est constituée d’un parquet, les éléments utilisés sont produits à partir de bois ayant une structure et une cohésion de nature à éviter la formation d’échardes ou les ruptures.
Pendant le cours de danse, l’aire d’évolution et l’espace des salles sont libres de tout obstacle constituant une menace pour la sécurité des élèves.


Voir en ligne : Aménager un studio de danse


[1référence manquante

Messages

  • Bonjour,

    En tant qu’ancien danseur pro classique et contemporain et en tant qu’ingé-son, ce sujet éveille ma curiosité.

    La solution que vous présentez a-t’elle déjà été employée ?... Et si oui, avez-vous un retour d’appréciations de danseurs professionnels et de professeurs de danse de haut niveau ?...

    Le plancher d’une salle de danse doit avoir une réactivité très spécifique aux appuis, sauts et atterrissages du danseur. Comme il est dit dans la réglementation, il doit impérativement ne pas être dur (ne pas être non élastique) du point de vue de la santé des danseurs. Sur ce point, la solution que vous présentez est à priori correcte (plancher sur plots antivibratiles).

    Mais un plancher de salle de danse présente aussi une particularité du point de vue de son "élasticité". Il emmagasine l’énergie de l’atterrissage du saut et la restitue dans une certaine mesure, permettant au danseur d’utiliser cette énergie d’atterrissage dans un deuxième saut consécutif, ou plusieurs autres sauts consécutifs (une espèce "d’effet trampoline"). Ce paramètre là me semble (par expérience vécue) être assez pointu. Ni trop élastique, ni pas assez... Les danseurs, eux, perçoivent instantanément la différence (le corps est un "outil de mesure" extrêmement précis, grâce auquel les danseurs ont par exemple une perception du tempo plus acérée que la plupart des musiciens, je l’ai régulièrement constaté avec les chefs d’orchestre par exemple...).

    Je me pose donc cette question : un plancher sur plots antivibratiles est-il élastique...
     "comme il faut" (ni trop ni pas assez du point de vue du danseur)
     ou bien "pas comme il faut", c-à-d soit "trop mou" soit "trop dur", ces deux cas étant impraticables pour la danse ?...

    Je m’interroge donc sur la réactivité du couple plancher + plots antivibratiles. Lors de ma carrière de danseur, je n’ai connu que des planchers sans plots antivibratiles, et cela faisait parfaitement l’affaire ; si des plots antivibratiles ne changent rien à ce comportement "parfait" des planchers que j’ai pu apprécier , alors pas de problèmes. Mais si le couple plancher + plots antivibratiles ne restitue pas l’énergie de l’atterrissage au danseur pour lui permettre de "rebondir", de la même façon qu’un plancher approprié seul, alors ça ne va pas (du tout !...).

    Si les plots antivibratiles amortissent sans restituer l’énergie au danseur, alors le montage serait une bérézina impraticable !...

    Merci pour ce sujet intéressant !...

    • Merci pour vôtre intéressant message.

      Le problème des sols de danse trop souples vient souvent d’un espacement trop important des lambourdes ou des plots antivibratiles. Il suffit de calculer la répartition des masses de manière à ce que les plots soient suffisamment rapprochés pour que le plancher ne fléchisse pas entre deux plots et que l’élasticité soit parfaitement répartie sur toute la surface du plancher. Lors de répétitions dans mon propre studio, les danseurs de claquettes irlandaises (pro) ont beaucoup aimé le plancher :)

    • Je relis votre intéressant message et je voudrais y apporter quelque précisions : l’effet rebond dont vous parlez est lié au poids du danseur. Donc a priori il faudrait prévoir des planchers différents pour les enfants que pour les adultes... Cet effet rebond est également lié au tempo, à la durée de rebond nécessaire. Donc la "sensation de tempo" du danseur ne sera pas forcément la même sur un plancher ou un autre. Les musiciens qui ont une grande habitude du jeu pour la danse savent adapter leur tempo en fonction de l’age des danseurs et du type de sol sur lequel ils évoluent. Malheureusement il faut souvent mettre en œuvre des solutions standard... le grand avantage des plots antivibratiles est leur faculté à créer un système suspendu avec une fréquence de résonance suffisamment basse pour assurer une isolation acoustique correcte. Il ne suffit pas que le danseur soit à l’aise pour danser il faut aussi que le voisinage ne soit pas dérangé par la transmission des impacts au sol dans la structure du bâtiment. Dans certains cas le plancher inadapté d’une salle de danse conduit à l’abandon pur et simple de certaines formes de danse... et au désarroi du professeur et de ses élèves.

    • Ancien danseur professionnel ainsi que mes deux fréres, je ne comprend pas ce dernier message de ClémentW. Un plancher de danse classique c’est pour les danseurs et non pas pour le voisinage, ce qui veut bien entendu dire qu’avant de créer un studio de danse il faut bien entendu bien réfléchir qu’il n’y est pas de voisinage que cela puisse déranger.
      Pour les plancher suivant les âges, non ce n’est pas si précis et heureusement parce que je ne connais aucun opéra ou théatre avec son école de danse qui aurais autant de moyen que ça. Le plus souvent il y a un ou deux studios de danse ou plus certaines fois, aussi bien pour adultes que pour enfant. Idem à l’Américain Ballet Theater, au Bolchoï et autres.
      C’est sûr, les réglementations vont se durcirs de plus en plus.

    • Vous avez raison dans l’absolu : "Un plancher de danse classique c’est pour les danseurs et non pas pour le voisinage,". En théorie le découplage nécessaire à l’isolation acoustique n’est pas forcément compatible avec la souplesse requise pour la danse. Il faudrait donc deux planchers suspendus : un premier assurant l’isolation acoustique et un deuxième posé sur le premier assurant la souplesse et le rebond requis pour la danse. En pratique - pour des raisons financière et d’espace dans les locaux présentant une hauteur sous plafond de départ trop faible - on essaye parfois de combiner les deux exigences.

      Les plots antivibratiles sont utilisés sous les planchers de danse Harlequin, qui ont très bonne réputation. Malheureusement - et malgré le coût élevé de ses produits - cette marque ne semble pas avoir cru bon de faire tester ses planchers par un laboratoire indépendant, ce qui permettrait d’avoir des valeurs d’isolation aux bruits d’impact par bandes de fréquences normalisées.

    • Bonjour, en tant que responsable commercial pour la société Harlequin, je me permets de vous répondre que nous avons un plancher qui s’appelle Harlequin Activity dont les performances acoustiques sont excellentes (en plus d’avoir le rebond et l’amorti nécéssaires) pour lequel vous pouvez obtenir un certificat sur simple demande à info@harlequinfloors.com

      Cordialement,

      Anthony

    • Merci pour cette information qui n’était pas disponible lors de nos précédentes recherches.

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